Jornal COMBATE - 2 publicações Vosstanie Editions

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segunda-feira, 7 de julho de 2014

CHAQUE JOUR LE CAPITALISME D'ETAT AVANCE UN PEU PLUS. Y-A-T-IL UNE SOLUTION ?


CHAQUE JOUR LE CAPITALISME 
D’ÉTAT AVANCE UN PEU PLUS.

Y-A-T-IL UNE SOLUTION ?


Journal portugais Combate N° 34 (29/01/1976)






QUAND les transformations sociales se font petit à petit, on court le risque de ne pas s'en apercevoir facilement. Pour cela il nous semble indispensable de rappeler maintenant dans ses lignes principales l'évolution récente de la lutte de classes au Portugal.

1ère phase : Luttes revendicatives

Le 25 Avril, la secousse des institutions de l'Etat capitaliste a facilité l'expansion des luttes ouvrières et surtout le rythme auquel se sont développés les formes d'organisation égalitaire du prolétariat en lutte. Le régime antérieur ne possédait pas les institutions de masses qui auraient pu demeurer en dépit de sa destruction.

Les syndicats et les multiples partis qui surgirent ou se développèrent après le 25 Avril, n'ayant pas de tradition de partis de masses, furent rapidement et facilement dépassés par les travailleurs. D'un autre coté, l'armée, axe traditionnel de stabilité des institutions capitalistes, fut divisée par le fait que seulement une partie avait pris une part active dans le coup du 25 Avril, de telle manière que les conséquences de cette division durent encore. La machine administrative périclitait et était dépassée à de multiples niveaux. C'est seulement le prestige idéologie que dont jouissait le MFA pour avoir renversé un régime haï, qui a constitué un moyen de liaison et de supériorité relativement aux masses.

Entre les brèches ouvertes par cette crise dans les institutions d'Etat, se sont développés vertigineusement les institutions anti-étatiques et égalitaires du prolétariat en lutte: les commissions de travailleurs. Durant cette période entre le 25 avril et août-septembre 74 - le principal objectif des luttes a été l'augmentation des salaires, ce qui était évidemment le problème le plus urgent.

Les luttes salariales s'insèrent, sous le point de vue de cet objectif limité, dans le régime capitaliste, et ne contestent donc pas la base de l'exploitation capitaliste : le salariat. Mais le fait que ces luttes aient eu lieu en dehors des institutions capitalistes et que à partir d'elles se soient développées des formes sociales égalitaires et anti-répressives, fait que, au-delà de ces objectifs limités, ce mouvement revendicatif a eu un profond retentissement anti-capitaliste. De là se sont développés des formes sociales qui sont les germés de la société communiste.

2ème phase : Lutte pour de nouvelles relations de travail

Les augmentations de salaires obtenues ont fait reculer pour quelques temps les problèmes plus pressants du coût de la vie et les luttes ont surtout commencé à se centrer sur des questions relatives à l'organisation du travail et aux rapports de production. Il est certain que le prolétariat, dans le développement de sa lutte tend à mettre en cause l'aspect fondamental que la société capitaliste assume pour les travailleurs: l'organisation du travail. Mais la contestation massive de ce point de vue et la rapidité avec laquelle elle s'est développée est due en partie au fait que le prolétariat, organisé de façon autonome en commissions démocratiques contrôlées par les masses, a assumé plus rapidement la conscience du complet antagonisme existant entre ces formes égalitaires d'organisation et les formes oppressives du capitalisme.

De Septembre 1974 à Mars 1975, cette réorganisation démocratique et égalitaire des rapports sociaux a eu lieu à l'intérieur de chaque entreprise et il a pu paraitre que le mouvement évoluerait rapidement vers l'unification des différents luttes et vers la fédération dés différentes commissions, de manière que l'appareil d'état centralisé du capitalisme puisse être attaqué de front. Mais cette évolution a été intérrompue par les effets de la réorganisation, faite pas la classe dominante, de son appareil d'Etat.


3ème phase : Les Etatisations

Le 11 Mars 1975, la généralisation des étatisations ("nationalisations") est venue répondre à diverses nécéssités de la classe dominante, que nous avons essayé d'analyser dans les éditoriaux de cette époque et que nous n'allons pas répéter ici. Mais ces étatisations sont venues aussi à la rencontre de problèmes soulevés par les luttes ouvrières, Les revendications salariales d'abord, puis la réorganisation partielle du travail auxquelles les ouvriers ont procédé ont conduit beaucoup de patrons privés à abandonner les entreprises ce qui a soulevé des problèmes pressants de salaires, L'autogestion était seulement possible dans les entreprises productrices de biens de consommation et travaillant surtout pour le marché national, et même alors elle n'a pas pu résoudre de manière durable le problème de la survie. Lès étatisations, assurant le salaire, sont venues répondre aux problèmes immédiats.

Ainsi, dans de multiples cas, s'est aggravée la distinction entre les travailleurs ayant une conscience plus limitée, qui concevaient l'objectif de la lutte comme un moyen d'assurer le salaire et les autres dont la pratique les conduisait à voir plus et qui cherchaient à lutter peur l'abolition du salariat.

Si ceci a conduit les étatisations à titre en général acceptées, cela ne veut pas dire pour autant (1). Dans certains secteurs, elles ont été bureaucratiques, décidées administrativement et fréquemment en opposition aux positions des travailleurs, en leur imposant comme nouveaux patrons les technocrates d’État reconvertis en capitalistes d’État. (voir note à la fin)

Dans d'autres secteurs, les étatisations ont été plus subtiles, pas tant par tactique que par la force des circonstances. Bien que la technocratie au Portugal soit très vaste et qu'il n'y ait pas de manque de cadres pour un capitalisme d'état, l'abscence de préparation et l'extraordinaire incompétence de la presque totalité de ces technocrates les a empêches de contrôler directement toute les unités de production. S’est donc développée une situation mélangée dans laquelle certaines unités de production sont directement contrôlées par les capitalistes d’État ( celles dépendant immédiatement du marché mondial et dans lesquelles donc, la contestation pratique des rapports capitalistes s'est développée plus difficilement) dans d'autres secteurs, ce sont les commissions de travailleurs qui gèrent directement la production de chaque unité particulière et es capitalistes d'Etat ne lès contrôlent qu'au second degré, à travers les emprunts de capital et le marché (ceci s'exprime dans le contrôle qu'ils possèdent sur les fédérations de coopératives, etc,..).

Comment ces commissions de travailleurs ont-elles pu, d'éléments d'organisation égalitaire du prolétariat en lutte, devenir dés instruments du contrôle bureaucratique des capitalistes d’État ?

Dans une société à prédominance capitaliste, le prolétariat ne développe des formes sociales égalitaires et anticapitalistes que dans une lutte pratique contre le capitalisme. C'est seulement dans cette lutte que les institutions égalitaires (germes de la société communiste) se développent.

Les étatisations ont entraîné un recul de la lutte de masses au sens où elles sont venues répondre à certaine revendications immédiates de survie, comme nous l'avons dit. Elles ont donc donné origine à une certaine démobilisation des grandes masses, ce qui a eu comme effet de limiter le contrôle exercé par les travailleurs sur les commissions. La passivité, même temporaire et partielle des masses est le grand facteur de bureaucratisation. Ceci explique que les commissions, qui encore quelques semaines avant, étaient un élément des formes d'organisation égalitaires et anticapitalistes soient converties en agents du contrôle bureaucratique des nouveaux capitalistes d’État.

De l'autre coté, l' intégration directe ou indirecte des commissions dans les appareils planificateurs d'état les a insérées dans le type de gestion capitaliste qui a comme base l'élitisme et la spécialisation. Le contrôle des masses travailleuses sur les commissions est donc devenu impossible parce qu'elles ont se soient fait des illusions cessé d'avoir des fonctions uniquement exécutives pour avoir des.fonctions.qui échappent à la compréhension et. jusqu'à la capacité actuelle de compréhension des travailleurs en général.

Dans cette situation, les travailleurs n'ont pas développé des formes de critique active et massive de la bureaucratisation, en détruisant ces commissions de travailleurs, en en créant de nouvelles, en les unifiant attaquant ainsi de front l'appareil d’État centralisé du capitalisme. Au contraire, toutes les formes de critiques qui se pont alors manifestées ont pris la forme du désintérêt et de la passivité face aux initiatives des commissions de travailleurs bureaucratisées. Ces commissions bureaucratisées n'ont pas réussi à s'attirer les masses prolétariennes, ce qui est un fait très important qui montre l'avance objective du prolétariat contemporain. Mais le prolétariat portugais, au cours de cette période, n'a pas réussi à détruire les commissions bureaucratisées à lutter activement contre elles.

On a vécu ainsi une époque, dont le 25 Novembre a été la dernière des manifestations, pendant laquelle s'est vérifiée une triple lutte sociale. D'un côté, la nouvelle bureaucratie surgie avec l'assimilation des commissions de travailleurs par le capitalisme d'Etat luttait contre la bureaucratie traditionnelle, en trouvant les appuis logistiques et sociaux dans des fractions de l'armée. Les officiers et commandants récemmment promus se sont manifestés en général au coté des commissions bureaucratisées en même temps qu'une bureaucratie nombreuse existante déjà au temps de Salazar et Marcelo Caetano rencontrait l'appui des officiers supérieurs et des généraux d'avant le 25 Avril. Mais bien que leurs intérêts immédiats s'opposent, le capitalisme d'Etat nécéssitait leur conjugaison. La défense politique de cette conjugaison est le rôle historique joué par le groupe bureaucratique-militaire de Melo Antunes, qui projète la combinaison d'une partie de l'appareil d'Etat existant avec les nouvelles commissions bureaucratiques développés surtout avec le 11 Mars. Mais, outre cette lutte entre les bureaucraties, le prolétariat n'a pas cessé durant cette période de poursuivre une lutte pratique dans laquelle se sont développées des formes égalitaires d'organisation. La poursuite de la bureaucratisation des commissions de travailleurs et le contrôle des entreprises par le capitalisme d'Etat a rendu plus difficile le développement des formes d'organisation, autonome dans les unités de production. En même temps, la crise générale d'habitation, le manque de maisons et l'inégalité flagrante dans ce secteur ont fait qu'une grande partie des luttes immédiates s'est centrée plus sur les unités d'habitation (quartiers) que sur les unités de production (usines). Se sont ainsi développées des formes démocratiques d'organisation dans les quartiers les commissions de quartiers. 

Les usines étant le centre fondamental du prolétariat, la bureaucratisation générale de la société a limité les possibilités d'expansion de la lutte dans les quartiers. De l'autre côté, la crise de l'appareil administratif, reflet des mutations générales de l'appareil d.'Etat, a constitué un très bon terrain pour l'attribution aux commissions de quartier d'un rôle administratif inséré dans l'appareil capitaliste. En résumé, dans le camp des commissions de quartier et de la lutte dans les quartiers, on a vu se développer, bien qu'avec un certain retard, une bureaucratisation semblable à celle développée avant les commissions de travailleurs.

Aujourd'hui ce phénomène de bureaucratisation des commissions de quartier a pris des proportions telles que beaucoup ne résultent pas de la dégénérescence des institutions issues des luttes, mais de l'auto-nomination d'un groupe de personnes, sans aucune lutte qui la précède ou l'accompagne. Seulement l'indifférence générale peut permettre que des individus isolés se présentent comme "commission de quartier" ou "groupe dynamisateur".

Le 25 novembre est venu montrer, comme nous l'avons dit alors dans un éditorial, qu'aucun des camps bureaucratiques en lutte n'a été appuyé par les masses prolétaires. L'indifférence que le prolétariat a montré face aux divergences au sein de la classe dominante a été une forme de critique. Mais cette critique ne peut se convertir en construction active de la société communiste que si elle cesse d'être un non-appui passif à aucun des groupes capitalistes d'Etat et devient une attaque active contre tous.

En conclusion de ce bref historique nous pouvons dire que la limitation principale du mouvement autonome du prolétariat a consisté dans le fait que les luttes, étant autonomes au niveau de chaque entreprise, n'ont pas réussi à s'unifier de façon autonome. L'Etat est un appareil centralisé. Le prolétariat ne peut le détruire à travers des organisations qui reproduisent cette centralisation bureaucratique et répressive, comme tous les partis bureaucratisés et militarisés. Ces partis ne détruisent qu'un appareil d'Etat pour en créer un autre. Mais la destruction de l'Etat et du capitalisme ne peut pas non plus être faite de façon parcellaire et isolée. Elle ne peut que résulter de de commission de travailleurs et de quartiers de toutes les formations intégrées dans la lutte autonome du prolétariat. Pas une centralisation répressive mais une unification égalitaire. Et pas de commissions bureaucratisées, mais des commissions entièrement contrôlées par un prolétariat actif et en lutte.

La lutte à la campagne

Une des grandes lacunes de "COMBATE" est le manque d'articles sur les luttes du prolétariat agricole. Mais même sans en avoir une connaissance profonde, il est visible que les institutions capitalistes d'État, nommément l'IRA (Institut de la Réforme Agraire) furent largement dépassées dans les zones de latifundias et que le prolétariat agricole garde aujourd'hui un degré élevé de mobilisation et d'initiative autonome . Plus importants encore sont les différents cas d'unification parcellaire des luttes et des organisations autonomes.

Dans le capitalisme contemporain, la campagne dépend entièrement de l'industrie, tant par les engrais et moyens de productions, que par le contrôle du marché. Pour cela, le capitalisme d'Etat ne peut pas être attaqué efficacement seulement à partir de la campagne.

Il est donc possible que le dynamisme des luttes rurales retarde et rende plus difficile le processus de consolidation de l'Etat, de manière à favoriser l'éventuelle recrudescence postérieure des luttes du prolétariat industriel.

Deux exemples actuels de bureaucratisation

Deux exemples actuels peuvent montrer la signification de la bureaucratisation et le rôle qu'y jouent les partis "de gauche" (en réalité constructeurs du capitalise d'Etat). Le premier est le cas du journal REPUBLICA. Le second concerne certaines commissions de quartier.

La lutte des typographes et de quelques autres travailleurs de REPUBLICA contre la majorité des journalistes a eu une signification hautement révolutionnaire. Il s'agissait d'attaquer le monopole de l'information et de la culture dont les couches intellectuelles ont jusqu'ici disposé sans exception. Mais cet aspect révolutionnaire de la lutte ne pouvait continuer que si REPUBLICA n'avait pas été seulement ouvert au groupe particulier de ses travailleurs, mais à tous les travailleurs. Ce n'est pas ce qui est arrivé, et la bureaucratisation du journal s'est accentuée servant chaque fois, plus de plateforme à certains groupes politiques, spécialement l'UDP et le PRP. Ceci a conduit à son isolement croissant face au prolétariat et à l'attitude passive assumée par lui relativement au journal.

Au moment du 25 novembre, cette situation aurait pu changer si REPUBLICA s'était ouvert à la majorité de la classe prolétarienne, détruisant les schémas du journalisme traditionnel qui reproduit le monopole de la culture par la classe dominante, comme cela avait été proposé à la réunion des commissions de travailleurs et de quartiers réunies à Baixa da Banheira (banlieue industrielle au sud de Lisbonne) le 30 novembre, pendant l'état de siège. Mais cette réunion n'a pas réussi à se développer en mouvement autonome le « secrétariat provisoire" qui s'y était constitué se révelant un appendice de l'UDP, et les masses prolétariennes ont manifesté leur manque d'intérêt en le vouant à l'oubli.

L'UDP révela déjà l'échec, le convertissant de ''secrétariat" provisoire en "groupe dynamisateur" jusqu'à ce qu'il' disparaisse silencieusement dans les coulisses de sa tactique politique. Et, ne pouvant plus controler le mouvement de masses (rêve de tous les partis) l'UDP et le PRP ont préféré en finir en silence avec REPUBLICA au lieu de l'ouvrir aux masses ouvrières. Ils se sont offerts démagogiquement pour des pourparlers avec l'ancien corps rédactionnel, qui n'a plus besoin de REPUBLICA, disposant maintenant de A LUTA. Le fait que REPUBLICA ne pouvait pas survivre économiquement pendant longtemps n'a pas d'intérêt ici. Ce qui est fondamental c'est que pouvait être constitué durant quelques semaines ou méme quelques jours un instrument d'importance révolutionnaire incalculable. Ouvert aux luttes ouvrières, ouvert directement à la collaboration ouvrière, faisant des entreprises ses organes de distribution et de rédaction, le journal pouvait être un élément très important pour l'unification autonome des luttes. Mais le prolétariat n'a pas réussi à le faire, et les partis ont montré leur véritable caractère et leurs véritables fonctions préférant détruire le journal que le laisser contribuer au développement du mouvement autonome, qui comme un raz de marée aurait balayer l'État, les partis et toue les appendices du capitalisme.

Autre exemple flagrant de la bureaucratisation est le système de définition des loyers établi par les commissions de quartier de Setubal (ville industrielle importante) et par la commission de quartier des Cedros (Linda a Velha, près de Lisbonne), pour ne parler que d'elles. Ces systèmes sont très complexes, établissant des équations de multiples facteurs, ce qui montre qu'ils ne peuvent être le résultat de l'initiative des travailleurs. En outre dans le cas de Setubal, L'interférence des techniciens du Cabinet de Planification de la Mairie et du Fond de développement de l'habitation est évidente. De cette façon, les commissions de quartier agissent comme de nouvel les "Juntas de Freguesia" (le plus bas échelon de l'administration, dans l'appareil légal), nouveaux organes locaux de l'appareil de l'Etat. Ainsi, les masses travailleuses sont écartées de l'élaboration de ces systèmes de paiement, leur application aux cas concrets échappe entièrement aux travailleurs, qui restent sous la dépendance des nouveaux spécialistes, comme jusqu'à maintenant ils avaient été soumis aux anciens spécialistes. Les processus légaux compliqués dont la compréhension et l'éxécution échappent au prolétariat intéressent les exploiteurs. La justice prolétarienne est simple et élémentaire, elle se fait par compréhension mutuelle et est anti-formaliste. En établissant ces critères ultra-compliqués la bureaucratie crée déjà les conditions de sa reproduction.


ET MAINTENANT ?

LE 25 novembre a constitué un pas important dans l'unification de la classe dominante, en faisant prévaloir un des divers projets répressifs proposés et en créant les conditions pour l'unification de l'appareil militaire. Bien que l'appareil répressif gouvernemental ne soit pas encore suffisemment structuré pour pouvoir résister à une grande vague de révolte, les partis et les syndicats continuent sans aucune base de masses et les premiers sont même idéologiquement plus isolés qu'il y a quelques temps, le prestige dont le MFA jouissait après le 25 Avril s'est évanoui dans la politique anti-ouvrière et le permanent lavage de linge sale.

Sous cet aspect, ce sont les commissions de travailleurs et de quartiers bureaucratisées qui constituent le principalement d'encadrement du prolétariat, de planification économique du système productif et de la force de travail. Les alternatives sont relativement claires : ou un groupe aujourd'hui politiquement dominant (le groupe de Melo Antunes) réussit à poursuivre la réorganisation de l'appareil d'Etat en intégrant les organes traditionnels et les nouvelles commissions bureaucratisées ; ou la vague de révolte, en généralisant à toute la classe prolétaire la lutte pratique, détruit les commission bureaucratiques et. poursuit l'unification autonome en attaquant de front l'appareil de l'Etat. Dans ce dernier cas, la relative désorganisation de la classe dominante lui rendra difficile la répression généralisée, et serait possible une victoire du prolétariat qui développerait une organisation sociale égalitaire et communautaire pendant combien de temps ? A partir d'ici, le rythme de la révolution portugaise dépendra spécialement du rythme de la révolution mondiale. Le capitalisme est un système hautement, intégré, le marché mondial est dominant et c'est impossible de le renverser dans les limites des frontières nationales.

Dans cette situation, la classe dominante évitera une répression généralisée et massive, qui susciterait très probablement une révolte générale de tout le prolétariat, et tentera si nécessaire de recourir aux répressions fortes mais localisées. C'est celle-ci la base de l'alliance actuelle entre le groupe de Melo Antunes et les clans militaires conservateurs de Jaime Neves, Pires Veloso et autres.

C'est aussi sur cet objectif que se restructure l'armée comme corps professionnel et hautement hiérarchisé.

Laquelle de ces deux alternatives va-prévaloir ? Les prochaines semaines sont décisives. Le coût, de la vie augmente, 1a bureaucratisation s'accentue, 1e capitalisme d' Etat apparaît sans magies ni démagogies avec sa véritable face, abjecte, répressive, militarisée. Il ne jouit pas de l'appui des travailleurs, mais la passivité actuelle du prolétariat se transformera-t-elle en vague de révolte ? Si face à l'agravation présente des conditions de vie, cette vague de révolte ne se vérifie pas, ceci signifie que le reflux et la passivité sont plus profonds et durables.

Dans ces circonstances, on doit repenser les modalités d'intervention des ouvriers révolutionnaires et de tous les activistes. Il faudra alors nous préparer, dans toute son amplitude, pour lutter contre le courant.

NOTE - Les secteurs politiques les plus variés parlent, aujourd'hui la plupart avec une démagogie sans honte; de capitalisme d'Etat. Pour nous, le capitalisme d'Etat combine 3 facteurs principaux : la propriété capitaliste des moyens de production est réalisée par l'intermédiaire de l'Etat; l'Etat controle et planifie le mouvement de la force de travail; l'Etat fait fonctionner l'économie. Cela entraîne la hiérarchisation rigide de la société et on essaye de planifier la totalité de ses activités. Il est complexe de définir l'actuelle situation économico-sociale au Portugal. Le premier de ces facteurs existe de façon généralisée depuis le 11 mars; quant au deuxième, chaque fois plus les technocrates d'état réussissent à réaliser la planification; on ne peut pas considérer le troisième facteur comme réalisé et c'est en fait de celui que parle cet éditorial.

Nous avons donc une situation dans la quelle le capitalisme d'Etat est le rêve de la nouvelle classe dominante, qui a déjà réussi à le réaliser dans quelques-uns de ses aspects principaux. le 16 Janvier 1976

(1) A. AJOUTER: que les travailleur se soient fait des illusions sur celles-ci.

Texte traduit par l’ORA (Organisation Révolutionnaire Anarchiste) Documents n°13 Mars 1976 - Tiré du Journal portugais Combate N° 34 (29/01/1976)



Transcription- mise en page ArqOperaria / Vosstanie.org Juillet 2014

domingo, 6 de julho de 2014

Servantes et maîtresses

Les membres de l'opposition à Salazar condamnent toute sorte d'obscurantisme, tandis que beaucoup d'entre eux acceptent comme normales certaines coutumes qu'on ne peut qualifier que de féodales. La femme d'un vieux et important libéral, se plaignant de la grossièreté de sa domestique, nous raconta comme la chose la plus naturelle du monde que lorsque la bonne devenait trop impertinente elle lui pinçait plusieurs fois le bras fortement « pour lui apprendre à se tenir à sa place ». Son mari écoutait et faisait un signe d'approbation. On nous raconta que la femme d'un dirigeant socialiste battait ses servantes, ce qui était pratique courante il y a vingt ou trente ans.

Nous espérions que ce genre de choses ne se produisaient que chez la génération la plus âgée, mais un jeune homme qui avait été en prison pour ses activités dans le MUD Juvenil un mouvement de jeunesse de gauche — nous étonna, alors que nous lui rendions visite, en interrompant la conversation d'ordres secs donnés à la bonne. Il était évident qu'elle était occupée dans la cuisine à préparer le dîner, mais il la faisait venir pour les choses les plus insignifiantes: ramasser un journal qu'il avait fait tomber par terre - ne nous permettant pas de le faire nous-mêmes — répondre au téléphone, qui se trouvait derrière son épaule (l'appel était invariablement pour lui); lui apporter les cigarettes de la chambre où il les avait laissées. Et ce n'était pourtant pas un fils de fidalgo ou d'aristocrate, ni un riche héritier. Sa famille se trouvait avoir des difficultés économiques à cause d'une longue et digne résistance à Salazar. Ils n'avaient qu'une seule bonne. Le garçon, qui était étudiant, nous avoua avec sincérité qu'il ne recevait d'argent de son père que pour payer ses cigarettes et les trams. Ce n'était pas non plus le genre de poseur auquel on pourrait s'attendre d'après sa conduite. Au contraire, il était aimable, simple et plein d'humour et plutôt intelligent. Il était évident qu'il ne lui était jamais venu à l'esprit de traiter les servantes autrement, ni que son comportement pouvait nous paraître choquant.


Au cours d'un repas dans une famille qui s'enorgueillissait de ses idées libérales, un jeune homme à l'esprit révolutionnaire se mit à nous expliquer longuement les conditions lamentables des classes pauvres, les servantes en particulier. Il parlait avec chaleur en agitant les mains. Il avait déjà pris la fourchette et la cuiller du plat que lui tendait la servante debout, attendant patiemment qu'il l'allège de son fardeau. Mais notre jeune ami était trop lancé pour penser à manger. L'opportunité qui se présentait à lui, de donner libre cours à son mécontentement devant des Anglais, était trop bonne. Le spectacle de la pauvre domestique, les bras las, écoutant un rapport sur son triste sort méritait d'être vu. Finalement, nous suggérâmes au jeune homme qu'il y avait peut-être une mesure qu'il pouvait prendre immédiatement pour améliorer la situation de l'une de ces malheureuses... Le jeune homme s'excusa avec un sourire et se servit. Mais ses excuses nous étaient destinées, pour nous avoir fait attendre...

Généralement les hommes sont plus compréhensifs sur ce sujet que leurs compagnes, verbalement tout au moins. Ils affirment que le progrès économique et social qu'ils désirent pour leur pays dépend de l'industrialisation et d'une révolution agraire qui en finiront avec le chômage chronique et la basse productivité. Si on les pousse dans la discussion, ils admettront que le corollaire du plein emploi et des hauts salaires sera la disparition des gens de maison, ce qui entraînera des changements radicaux dans les foyers portugais. Mais il est plutôt douteux qu'ils prévoient les conséquences pratiques qu'auront de tels changements sur leur propre vie.

Certaines femmes, même très cultivées, font preuve d'une étonnante incompréhension de ces problèmes.

Nulle part ailleurs, la femme mariée qui a un titre universitaire ne dispose d'une telle liberté pour exercer sa profession et pouvoir en même temps élever ses enfants. Ces dernières années un nombre chaque fois plus élevé de femmes est sorti de l'université et les doctoresses, avocates et pharmaciennes ne sont pas rares. Il y a peut-être plus d'institutrices que d'instituteurs. Ces femmes ne se heurtent pas au problème de concilier les exigences de leur professions et les soins aux enfants comme leurs compagnes anglaises. Proposer le mariage à une jeune fille qui a reçu une formation universitaire est considéré comme chose très sensée pour un Portugais. Car la possibilité d'avoir des domestiques, assure à la famille un double revenu sans interruption. Chose surprenante, les deux revenus seront fréquemment égaux, car l'idée de payer des femmes moins que leurs collègues masculins pour le même travail n'est jamais venue à l'esprit des Portugais, bien qu'en d'autres matières ils soient plutôt antiféministes. Il n'est pas étonnant que ces femmes soient effrayées à l'idée de perdre leurs servantes.


Des « trésors » comme les bonnes sont la forme de richesse la plus répandue au Portugal, c'est pourquoi la maison portugaise a encore un certain aspect, primitif, même à la ville, chez des personnes qui ont assez d'argent pour s'offrir le confort moderne. A Lisbonne le salaire moyen d'une bonne est d 2,5 escudos l'heure, 0,45 franc. Dans la région d'Estoril, en été, il peut atteindre 3 escudos. Les senhoras portugaises se plaignent des étrangers qui gâtent leurs servantes en leur donnant 4 escudos à l'heure.

Une bonne à domicile gagne environ 300 escudos (51 francs) par mois. Pour cette somme elle travaille les sept jours de la semaine et généralement douze heures ou plus par jour. Elle aura quelques heures de liberté; selon qu'il conviendra à la famille. Sa journée commence à six heures et demie, du matin. D'abord elle cire les parquets, après quoi elle porte le petit déjeuner au lit à ses maîtres. Ensuite, elle va au marché et revient à la maison chargée des provisions pour la journée. Les lits doivent être faits vers dix heures; ceci plus qu'une règle est un culte. La bonne fait deux grands repas pendant la journée et la vaisselle après chacun d'eux. Souvent il est près de minuit avant, que celle-ci soit terminée car on dîne tard dans les familles portugaises et s'il y a des invités, la soirée se prolonge.

La domestique portugaise est une véritable artiste dans son travail. Le cirage ou nettoyage est fait avec énergie et à fond. Elle doit aussi servir à table. Elle est partout à la fois, mais sa présence est absolument ignorée.Naturellement la bonne à domicile est logée et nourrie. La chambre dans laquelle elle vit n'est souvent qu'un réduit. Si la famille est assez aisée et dispose de deux servantes ou davantage, elles partageront une seule chambre. C'était la coutume autrefois de donner aux servantes un repas et du vin plus grossiers que ceux de leurs maîtres. On ferme à clé fréquemment encore les garde-manger et parfois aussi le réfrigérateur. La maîtresse de maison sort les aliments nécessaires au repas et referme tout. On vous explique qu'autrement les servantes prendraient des vivres pour les donner à leurs parents qui en sont dépourvus.

On nous affirma de toutes parts que ce genre de chose était en voie de disparaître. Le « problème du service » ici se discute aujourd'hui comme il était discuté en Angleterre vers 1930, quand la bourgeoisie pensait encore à avoir une bonne. Les familles portugaises qui avaient jadis une cuisinière et deux bonnes n'ont plus maintenant qu'une servante pour faire tout le travail. Mais toute famille qui a des prétentions bourgeoises, de l'employé de banque à l'instituteur et au-delà, jouit encore d'un respectable service Il n'y a pas de blanchisseries. La maison moderne dernier cri, élégamment et confortablement meublée avec réfrigérateur dans la cuisine et voiture étincelante dans le garage, n'aura que rarement une machine à laver. Par contre, sous un appentis dans le jardin, il y aura le petit tangue domestique. C'est là que l'on fait la lessive — ce qui n'est pas un travail si dur peut-être, étant donné le climat du Portugal; mais ce n'est pas avec les détergents, que l'on garde pour la vaisselle et les lainages, que l'on blanchira le linge mais à la force des poignets.

Les produits industriels importés sont chers au Portugal. Le travail manuel de toute sorte est par contre bon marché. C'est ainsi que s'explique cette combinaison de luxe d'une part et d'économies de bouts de chandelles de l'autre, qui frappent tellement l'étranger. Avec une abondance de Joanas, Julias et Marias dont le travail d'un mois coûte moins que la mensualité pour le paiement à tempérament d'une machine à laver, on n'a réellement pas besoin de modernisation dans la cuisine. Et pas de modernisation dans la cuisine signifie pas de changement social, car la cuisine portugaise est un lieu si démuni de confort qu'il n'y a qu'une servante qui soit capable d'y travailler un certain temps, sans parler d'y manger. En fait, tout le mode de vie de la classe moyenne et supérieure portugaise est basée sur l'existence d'une armée de femmes, jeunes et vieilles, qui n'ont pas d'autres possibilités de travail et qui constituent une source inépuisable de main-d'oeuvre bon marché.

Bien que les coutumes soient en voie de transformation à Lisbonne, en particulier chez les jeunes, il est encore courant dans le reste du pays, de faire deux repas copieux par jour; l'un d'eux seul suffirait à nourrir une famille anglaise pendant deux jours. L'interruption du travail pour le déjeuner est longue, au moins deux heures, et les distances de la maison au lieu de travail sõnt courtes, de sorte que les employés de bureaux et les professions libérales rentrent invariablement chez eux pour déjeuner. La salle à manger est le centre de la maison, la pièce la plus grande et la mieux meublée, le lieu où se réunit toute la famille et où se discutent les problèmes d'importance. Deux fois par jour on met la table avec nappe brodée, verrerie et couverts comme il se fait dans une maison anglaise de la classe aisée dans une occasion exceptionnelle. Le menu comprend presque toujours une soupe, un plat de poisson, un plat de viande ou de volaille, du fromage, des fruits, et du café. Il y a du vin de table rouge et blanc et après le dîner on sert du porto ou une liqueur. S'il y a des invités ou si c'est fête, il se peut très bien qu'il y ait un troisième plat, de gibier ou de volaille et un gâteau par surcroît. Autrefois on avait l'habitude de servir aussi des oeufs et on le fait parfois encore. Lorsque nous déjeunâmes au restaurant de la gare à Vilar Formoso après avoir traversé la frontière, notre initiation à la cuisine portugaise avait été précisément un de ces repas, et la note n'atteignît que 30 escudos (5 francs) !

Il n'est pas étonnant que tout le monde parle continuellement de sa santé. Pratiquement tous les Portugais aisés souffrent de maladies de foie et d'estomac. Nous ne tardâmes pas à conclure qu'il y a deux classes de Portugais: ceux qui n'ont pas assez à manger et ceux qui en ont trop.

Mais le régime abondant des plus aisés n'indique pas nécessairement une grande fortune. Beaucoup de gens mangent ainsi n'ont pas de voiture et ne penseraient pas à se déplacer pour leurs vacances au-delà de l'Espagne. Les femmes possèdent rarement des manteaux de fourrure. Pendant le bref hiver, la famille s'assied autour d'une table bien garnie avec des châles et des vêtements sur les épaules, enrhumés, tremblants de froid, mouchant et toussant car le chauffage est considéré comme un luxe.

Comme si ces deux repas n'étaient pas suffisants il y a aussi le thé dans l'après-midi. Les Anglais ont persuadé le reste du monde que c'était une de leurs inventions; en réalité ce fut la femme de Charles II, Catherine de Bragance, qui introduisit cette coutume en Angleterre et elle persiste encore au Portugal. Le thé est moins fort et on n'y met généralement pas de lait. On prend du pain grillé avec du beurre plutôt que du pain beurré ou des sandwiches, et de délicieux petits gâteaux de toutes sortes. Il n'est pas étonnant que les Portugaises à trente ans soient plutôt fortes. Non que les hommes ne le soient pas, mais au moins, font-ils un peu d'exercice, ne serait-ce qu'en marchant jusqu'au moyen de transport qui les mène à leur lieu de travail. On se demande ce que les femmes font de leur temps. La dona de casa ne fait aucun travail domestique. Et malgré les enseignements de l'Église catholique, les couples des classes moyennes ont peu d'enfants.

Ecoutez seulement la conversation de ces femmes un moment, et vous vous rendrez bientôt compte que la loi de Parkinson a ici aussi toute sa valeur. Plus il y a de domestiques, de servantes, de couturières, de jardiniers et de chauffeurs, plus l'organisation et la discipline sont indispensables de la part de la maîtresse de maison. Elle doit préparer des menus de repas compliqués, dire à la bonne ce qu'elle doit acheter au marché, examiner avec soin ses achats, décider si 4 escudos ou 4 et demi font trop cher pour une douzaine de mandarines, et veiller à ce que les repas soient soigneusement servis, que les costumes de son mari soient impeccables et qu'elle-même soit mise avec l'élégance que l'on attend de l'épouse d'un homme de l'importance de son époux. Elle doit faire tout ceci malgré les bonnes: sa surveillance ne peut se relâcher, car il y a une lutte constante entre la dona de casa et ses servantes, qui sont toujours prêtes à ramasser un peu plus que les misérables sous qu'elles reçoivent, ou à prendre un peu plus de temps libre que les quelques heures auxquelles elles ont droit par semaine.

«Oh ! les servantes ne sont plus comme jadis, disait en se plaignant la femme cultivée et intelligente d'un de nos amis libéraux. Imaginez-vous, j'ai surpris une de mes domestiques qui emportait une paire de bas de nylon que j'avais jetée. Elle voulait sortir avec mes bas en nylon! Décidément, nous verrons bientôt les bonnes porter des chapeaux tout comme nous! »

Cet état de guerre semble s'être intensifié récemment, au point que les hommes s'en plaignent. Mais il ne faut pas aller bien loin pour en trouver les raisons. En premier lieu, on commence maintenant à trouver du travail dans d'autres secteurs. De nouvelle usines apparaissent qui ont besoin de main-d'oeuvre féminine et bien que les femmes y soient mal payées et accablées de travail, elles échappent cependant à la surveillance constante qui les poursuit jusque dans leurs lits quand elles travaillent à domicile. En outre, la ménagère moyenne doit faire durer son argent davantage. Pour ces repas compliqués et ces belles apparences, doit suffire un salaire d'à peine 700 francs par mois, ce qui signifie qu'on ne peut gaspiller.

Extrait de Le Portugal de Salazar -Peter Fryer et Patricia McGowan Pinheiro Editions Ruedo Iberico 1963. p48 à 53

sábado, 5 de julho de 2014

Le Portugal de Salazar de Peter Fryer et Patricia McGowan Pinheiro


Peter Fryer, Patricia McGowan Pinheiro, Publié chez Ruedo Ibérico en 1963. 204 pages.
D'après une traduction anglaise de 1962 chez Dennis Dobson Books 1962 sous le titre Oldest Ally.


Mort de la paysanne Catarina Eufémia assassinée le 19 mai 1954
par la police portugaise.


"Les auteurs consacrent la première partie du livre à leurs impressions de voyage, aux per­sonnes qu'ils ont rencontrées, aux formes de vie et aux valeurs sociales du peuple portugais. Cependant, ils ne se sont pas contentés d'une vision touristique du Portugal. Dans la deuxième partie, ils font l'histoire du régime de Salazar, et, dans leur analyse de la situation économique du pays, Ils mettent en évidence les liens entre l'économie nationale et coloniale du Portugal et les grandes compagnies internationales. Ils décrivent à côté de la vie politique officielle, le développement de l'opposition clandestine au régime de Salazar, les groupes et les hommes qui la constituent, ses programmes et son action politique et ils dressent un réquisitoire passionné contre les crimes de la répression.


Les problèmes que la rébellion des peuples colonisés de l'Angola et du Mozambique a posés de façon urgente à l'Etat portugais, ainsi que les conditions d'existence de ces pays et de leurs mouvements de libération nationale, sont un des thèmes centraux que traite Le Portugal de Salazar.

Peler Fryer et Patricia McGowan Pinheiro ont écrit un livre fondé sur des faits et des chiffres Incontestables une bonne partie de leur documentation a d'ailleurs été puisée dans les publications officielles portugaises."




quarta-feira, 2 de julho de 2014

Nous ouvrières de la Sogantal de Nadejda Tilhou

Portugal, 1974. Peu de temps après le Coup d’Etat du 25 avril, 48 ouvrières de la Sogantal occupent leur usine, exigeant de meilleures conditions de travail. Leur patron, français, prend la fuite. Rapidement, la lutte de la Sogantal devient emblématique de la « période révolutionnaire » portugaise. Trente ans plus tard, c’est une histoire oubliée.

Portugal, 1974. Após o golpe de Estado do 25 de Abril, as 48 operárias da Sogantal ocupam as instalações da fábrica , exigindo melhores condições laborais. O patrão, de nacionalidade francesa, foge para o seu país. A luta da Sogantal torna-se rapidamente um emblema da revolução portuguesa. Trinta anos mais tarde, é uma história esquecida.

2008  Documentaire • 58 min • VOSTF
Musique : Joaquim d’Azurem
Image : Vianney Lambert
Son : Jérôme Ayasse

Montage : Nadejda Tilhou, Joanna Figueiredo

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